Matériaux

La santé des gens ne se divise pas en curatif et en préventif, en social et en environnemental : ce sont les services et les administrations qui sont divisés. 



Jacques BURY

CHARTE d'OTTAWA (1987)


Les jeunes sont une cible marketing privilégiée des industriels, notamment pour des produits peu recommandés pour leur santé. Développer leur esprit critique vis-à-vis des publicités est donc un enjeu de santé publique. Pour autant, très peu d’outils d’éducation pour la santé sont développés sur ce sujet. Dans une étude récente visant à mieux connaître les stratégies marketing adressées aux jeunes, notre objectif était de déterminer les éléments à prendre en compte afin de réaliser un outil capable de développer leur esprit critique face à la publicité. Dans cet article nous présentons les principaux résultats de cette étude.

Plaidoyer pour l'action sur les déterminants de santé en France. Recommandations.
À la suite des récents rapports préconisant l’action sur les déterminants sociaux de la santé pour réduire les inégalités sociales de santé, la Chaire Inpes à l'EHSP a organisé les 4 et 5 juin 2012 un séminaire interactif sur le thème « L’action sur les déterminants sociaux de la santé, réflexions européennes et stratégies pour la France » Le document issu de la concertation entre les participants et les partenaires organisateurs de ce séminaire (Secrétariat général du Ministère des affaires sociales, Direction générale de la santé, Société française de santé publique, Union internationale de promotion et d’éducation pour la santé et ARS Ile-de-France), a été officiellement présenté le 5 juin 2013 lors des Journées de la prévention de l’Inpes. 


Patient expert :
“Finalement nous ne fonctionnons qu'à l'estime : estime que nous nous devons, estime que nous devons aux autres et estime que les autres nous doivent. L'estime est le carburant des relations sociales. Des relations sociales qui abandonnent le rapport de force et l'humiliation pour tenter d'installer la reconnaissance de l'humain et de la solidarité.” [Philippe MERIEU]
“L'évolution , voire la révolution nécessaire dans la prise en charge des patients nécessite un changement des pratiques dans la relation soignant-soigné, mais pas seulement : elle est aussi indispensable dans les relations soignant/soignant et patient/patient; je pense que cela reste à acquérir.”
…“ Cette formation que je viens de suivre et ce diplôme que je tente d'obtenir sont à la fois une concrétisation et une étape dans mon parcours de malade. Bien que, lorsqu'en 1999 j'ai fait connaissance avec la maladie, rien ne laissait présager que je retournerai sur les bancs de l'université, néammoins, immédiatement j'ai été choqué par ce que j'appelais “la déshumanisation” des patients que je côtoyais à l'hôpital, et je me suis promis de faire quelque chose ! Je e pouvais admettre que ces patients, objets de soins, ne soient plus des “personnes”, qu'elles deviennent des “choses” aux mains de professionnels qui certes les soignaient bien, mais n'avaient peu de considération à leur égard."

 Handicap et perte d'autonomie : des défis pour la recherche en sciences sociales. 

Les enjeux d’une meilleure connaissance des handicaps et de l’adaptation nécessaire de notre société pour intégrer dignement ces personnes vulnérables sont devant nous. L’initiative prise en janvier 2011 de création de ces trois chaires mérite d’être soulignée. La question de « l’inter » ou de « la trans » disciplinarité est au centre de ce dispositif. 
Pour en savoir plus 





Le chef d'entreprise Philippe Pozzo di Borgo, à l'origine du film Intouchables et le philosophe Alexandre Jollien. La réalité de la réalité.



Propositions pour un nouvel élan de la politique nutritionnelle française de santé publique dans le cadre de la Stratégie nationale de santé - 1ère partie : mesures concernant la prévention nutritionnelle 
Le présent rapport a pour objet de présenter des propositions concrètes destinées à « donner un nouvel élan » au Programme National Nutrition Santé (PNNS, qui est à mi-parcours de son 3ème volet 2011-2015) et au Plan Obésité (PO 2010-2013, arrivé à son terme en Juin 2013). Cette demande s'inscrit dans les actions de la « stratégie nationale de santé publique» visant prioritairement la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé avec un accent particulier porté à la jeunesse et aux populations vulnérables. Il se compose de deux volumes distincts : la première partie du rapport, présentée dans ce document, est consacrée à la prévention nutritionnelle. Elle a été rédigée sous la responsabilité du Pr Serge Hercberg. 

La seconde partie, consacrée à la prise en charge des maladies liées à la nutrition, a été rédigée sous la responsabilité du Pr Arnaud Basdevant.
Source Pratiques en santé


Infirmier clinicien : "une piste intéressante"

SIDIIEF France, 30 janvier 2014 - Infirmier clinicien : "une piste intéressante"... Deux sénateurs, auteurs d'un rapport d'information sur la coopération entre professionnels de santé, prônent la création de professions intermédiaires et jugent intéressante la création d'une profession d'infirmier clinicien. coopération soignants. Les sénateurs estiment que la profession d'infirmier clinicien, qui existe déjà au Canada et aux Etats-Unis, constitue une "piste intéressante" en matière de coopérations interprofessionnelles. Les deux sénateurs Catherine Génisson (PS, Pas-de-Calais) et Alain Milon (UMP, Vaucluse) chargés d'une mission d'information sur la répartition des compétences entre les professionnels de santé, ont présenté le 28 janvier 2014 après-midi en commission des affaires sociales leur rapport d'information et leurs 14 propositions pour améliorer la coopération entre professionnels de santé. Le rapport intégral ne devrait être rendu public qu'en fin de semaine et sera en ligne sur la page des rapports de la commission des affaires sociales.
> (...) (Source : infirmiers.com)


Quel sujet pour l'éducation en santé.
Les apports de Michel Foucault pour les interventions éducatives en santé publique
Alexandre KLEIN
Résumé
L’éducation en santé, aujourd’hui questionnée quant à son avenir institutionnel autant que scientifique, est à un tournant de son histoire, demandant l’avènement d’un nouveau modèle épistémologique suite aux critiques et tentatives de reconstruction réalisées à la fin du XXe siècle. Si les travaux de Michel Foucault ont participé à la mise en question de ce champ, ils ouvrent également, si on veut bien les suivre jusqu’au bout, une voie de résolution des conflits. Autour de la question du sujet qui se présente comme la clé de voute épistémologique de l’évolution de ce champ, le modèle du praticien réflexif s’impose alors comme un modèle répondant aux exigences foucaldiennes de lutte contre les dérives biopolitiques voire totalitaires et une voie de renouveau de l’éducation en santé à l’aune du XXIe siècle.


La salutogenèse est un concept développé par Aaron Antonovsky, qui a eu une intuition révolutionnaire dans l’univers des sciences de la santé : et si l’on tentait de comprendre ce qui génère la santé, la "salutogénèse", plutôt que de se concentrer essentiellement sur ce qui produit la maladie, la "pathogénèse", comme on le faisait depuis des siècles ? Il commença donc à formuler une théorie à cet effet et à la vérifier empiriquement. Son décès prématuré dans les années 1990 ralentit le développement de cette théorie, qui avait déjà commencé à susciter beaucoup d’intérêt. Heureusement, deux chercheurs scandinaves intéressés à la promotion de la santé, Bengt Lindström et Monica Ericksson, ont pris le relais au début des années 2000 et sont devenus la plaque tournante internationale de la recherche scientifique sur la salutogénèse.
























Les recherches transdisciplinaires du professeur Henri Laborit au travers d'extraits du film d'Alain Resnais “Mon oncle d'amérique”.



La théorie de l'inhibition de l'action fait écho aux travaux d'Antonovsky et de Viktor Frankl.



L'expérience de soumission à l'autorité de MILGRAM (extrait de I comme Icare avec Yves Montand)



“Aujourd'hui, il faut apprendre à poser les problèmes.” André GIORDAN



“Comprendre qu'homo sapiens est inséparable d'homo demens…” Edgar MORIN



Accéder au site École changer de cap !



S'interroger sur la légitimité des propositions scientifiques que nous construisons - et enseignons – en sciences du sport peut apparaitre comme une incongruité dans le contexte général de ces sciences. Mais argumentant que les savoirs disciplinaires, trop cloisonnés, ne permettent plus aux « chefs de projet performance  » de faire face à la complexité toujours croissante de leur environnement, le temps nous semble révolu d'une vision linéaire et descendante du changement et de l'innovation tel que le laisse apparaitre le modèle de « la pratique comme sciences appliquées » véhiculé par les sciences du sport. Lire la suite sur le site de Philippe FLEURANCE…



Friedrich Nietzsche. 
La grande santé. — Nous autres qui sommes nouveaux, sans nom, difficiles à comprendre, nous autres prémices d’un avenir encore incertain — nous avons besoin pour un nouveau but d’un moyen également nouveau, c’est-à-dire d’une nouvelle santé, plus vigoureuse, plus maligne, plus tenace, plus téméraire, plus joyeuse que ne le fut toute santé jusqu’alors. Celui dont l’âme aspire à vivre toute l’ampleur des valeurs et des aspirations qui ont prévalu jusqu’alors, à faire le périple de toutes les rives de cette «Méditerranée» idéale, celui qui veut savoir par les aventures de son expérience la plus personnelle ce qui se passe dans l’âme d’un conquérant et d’un explorateur de l’idéal, dans l’âme d’un artiste, d’un saint, d’un législateur, d’un sage, d’un savant, d’un homme pieux, d’un devin, d’un homme divinement mis à part, d’ancien style : celui-là a besoin en tout premier lieu d’une chose : la grande santé — cette sorte de santé que non seulement on possède, mais que l’on acquiert et que l’on doit encore acquérir sans cesse, parce qu’on l’abandonne à nouveau, qu’on ne cesse pas de l’abandonner à nouveau, qu’il faut l’abandonner... Et maintenant, pour avoir été pendant longtemps en route, nous autres Argonautes de l’idéal, plus courageusement que de raison, et nonobstant maints naufrages et dommages, jouissant d’une santé meilleure qu’on ne voudrait nous le permettre, d’une santé redoutable, à toute épreuve — maintenant il nous semble qu’à titre de récompense, nous soyons en vue d’une terre inexplorée dont nul encore n’a délimité les frontières, d’un au-delà de toutes les terres, de tous les recoins jusqu’alors connu de l’idéal, d’un monde d’une telle surabondance de choses belles, étranges, problématiques, effrayantes et divines que notre curiosité autant que notre soif de possession s’en trouvent mises hors d’elles-mêmes — oh, tant et si bien que rien désormais ne saurait plus nous rassasier ! Après de pareilles perspectives, avec pareille faim ardente dans la conscience et le savoir, comment pouvoir encore nous contenter de l’homme actuel ? Ce qui est suffisamment grave, mais inévitable, c’est que nous ayons du mal à prêter sérieusement attention à ses buts et à ses espérances les plus dignes, que peut-être nous ne puissions pas même y prêter attention. Un autre idéal marche devant nous, un idéal singulièrement séduisant, plein de risques, auquel nous ne voudrions encourager personne, parce que nous ne voyons personne à qui nous puissions délibérément en conférer le droit : l’idéal d’un esprit qui de façon naïve, c’est-à-dire involontaire et par une sorte d’abondance et de puissance exubérante, s’amuse de tout ce qui jusqu’à présent passait pour sacré, bon, intangible, divin : pour qui les choses suprêmes où le peuple trouve à juste titre ses critères de valeur ne signifieraient autre chose que danger, déchéance, abaissement, ou tout au moins relâche, aveuglement, et parfois oubli de soi-même ; l’idéal d’un bien-être et d’une bienveillance, à la fois surhumain, qui paraîtra assez souvent inhumain, par exemple lorsqu’il se montrera à l’égard de tout le sérieux de la terre qui a prévalu jusqu’alors à l’égard de toute sorte de solennité dans le geste, la parole, le ton, le regard, la morale, comme la parodie la plus concrète et la plus involontaire de ces derniers - idéal à partir duquel, malgré tout, le grand sérieux s’annoncerait peut-être réellement, le point d’interrogation essentiel serait enfin posé, tandis que le destin de l’âme change, que l’aiguille avance sur le cadran, que la tragédie commence

Le Gai savoir (§ 382)

Roy-Robert, Dany (2010). Nietzsche : la culture de la grande santé. Mémoire. Trois-Rivières, Université du Québec à Trois-Rivières, 126 p.


La grande santé vue dans une approche transdisciplinaire


En contre-point à la posture scientiste actuellement dominante, l’approche présente ne considère pas l’humain comme réductible à ce que l’on perçoit de lui ou à ce qu’il peut comprendre, par lui-même, sur lui-même. Si la raison ou les modèles valent pour le général, l’être humain est chaque fois unique, son histoire relevant chaque fois d’un parcours singulier. Or ce qui le constitue en propre en tant qu’unicité c’est son intériorité, le drame des sciences humaines et médicales réfutant ou limitant cette intériorité en savoir objectif - psychologie incluse - afin d’en tirer, par utilisation des grands nombres, des lois générales espérant avoir valeur d’universalité. Un autre des drames contemporains, associé au précédent, consiste, par despotisme épistémologique du monisme matérialiste, à assimiler tout simplement l’existant à sa stricte réalité biologique. Mais l’humain est irréductible à une somme de connaissances. Et l’introduction du sujet dans le modèle biomédical, relativement récente dans l’histoire au moins postmoderne de la médecine, vient perturber l’édifice conceptuel objectif et quantitatif issu de la maladie qui dominait jusqu’alors. Ne nous y trompons pas : l’arrivée de l’humain, la revalorisation des méthodologies inductives et qualitatives, aussi scientifiques soient-elles, ne se positionne sur la scène que dans la mesure des échecs du système dominant. Mais les échecs existent bel et bien. Ils se trouvent même en augmentation au fur et à mesure que l’on tient compte de la complexité croissante des problèmes et que le réductionnisme se révèle impuissant à les résoudre. Ce constat large est également flagrant dans la pratique des soins, dans l’éducation à la santé ou dans l’éducation thérapeutique : au-delà des normes de référence issues des statistiques, sitôt que les comportements de la personne à soigner ou à éduquer doivent être pris en compte de façon singulière, le positionnement des soignants devient difficile entre impératifs issus des modèles normatifs se référant à la maladie mais ne tenant nul compte des malades d’un côté - donc générateurs d’échecs - et de l’autre l’évidence de devoir considérer les particularités propres à chaque sujet que l’on accompagne et qui interfèrent, nécessairement, sur la santé par les comportements – mais source de complexité difficile à traiter. 

…l’existant, […], n’est pas un vivant qui se réduit à ses seules fonctions et qui, en conséquence, pourrait s’expliquer par un ensemble de causes et d’effets. L’être humain est un vivant, en quête de sens, situé dans le temps, conscient de sa finitude et n’existant que dans la relation : relation à la nature, à autrui, à lui-même et à sa transcendance possible. De cette réalité globale nous ne voyons plus aujourd’hui l’humain que comme objet de science, enfermé dans un cadre de valeurs normatives, ou comme variable de l’économie, considéré comme consommateur. L’un va d’ailleurs souvent avec l’autre, les laboratoires pharmaceutiques l’ont bien compris. Ce consommateur de soins, de techniques de bien-être, qui en arrive a une production pharmacologique de lui-même en fuyant la vieillesse, la souffrance et la mort, valorise le rapport aux apparences – toujours elles-mêmes très normatives – en déniant le caché, le ressenti, l’imagination symbolique, le sens, la mémoire et l’histoire. Il est donc un déni de la complexité humaine et un triomphe de la rationalité instrumentale qui favorise un détournement de la science en affirmant sa légitimité de façon tautologique et sans opposition : c’est elle qui édicte ce qui est tenu pour vrai, pour “bonnes pratiques” autorisées par le système. Tout ce qui n’est pas ainsi validé devient suspect, le succès résidant dans l’unique finalité de la pensée dominante, les moyens devenant la raison des fins.

Dr P. PAUL extrait de : Le concept de “santé globale”, entre approches formelles et informelles, dans la transdisciplinarité




La santé globale dans l'éducation thérapeutique
Dr Patrick Paul. Pour une lecture transdisciplinaire des programmes d'éducation thérapeutique: quelle(s) logique(s) engager ? XVIe Journées IPCEM novembre 2008




La grande santé vue par A.-P. Contandriopoulos



La « grande santé » du corps individuel est indissociable de la « grande santé » de la planète : tel est le paradigme de la santé parfaite. Il n’y a plus de place pour le spirituel, pour le social, tout est rempli par la science.

C'est en acceptant de considérer que la santé est un concept complexe et paradoxal qu'il sera possible, grâce à un véritable dialogue entre les sciences de la vie et les sciences sociales, de trouver, ce qui dans le social, est opérant pour améliorer la santé et d'éviter de succomber à la tentation technocratique et à la tentation biologique… L'émergence d'une conception nouvelle de la santé, de la maladie et de leurs déterminants devrait permettre aux différents groupes sociaux de prendre le risque à la fois de transformer démocratiquement le système de soins, et par là même, la société pour la rendre plus équitable et en même temps de valoriser toutes les politiques qui sont porteuses de santé.



La santé entre les sciences de la vie et les sciences sociales
Ruptures, revue transdisciplinaire en santé, vol 6, n°2, 1999, pp 174-191


La santé vue par D. ARWEILER

s'il est une image qui symboliserait ce que nous entendons par santé, elle serait une scène du film de Wim Wenders, “Les ailes du désir”, où un ange, en réalisant son vœu de devenir humain, perd son immortalité et découvre alors mille sensations heureuses et malheureuses qui lui font ressentir son corps et son esprit, comme la sensation de froid par une nuit d'hiver et celle de bien-être qui suit, lorsqu'il se réchauffe les mains autour d'une tasse de café. La santé est pour nous ce choix de vivre la condition humaine, la lourdeur et les sensations parfois désagréables du corps et des pensées, mais aussi les plaisirs que notre corps et notre âme nous font connaître, plaisir de soi, de l'Autre et des choses. Être en santé, c'est bien alors choisir sa condition humaine et la réaliser.

Ruptures, revue transdisciplinaire en santé, vol 11, n°1, 2006, pp 100-111

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire